AGASSE, JACQUES-LAURENT
* 24.3.1767 Genève, † 27.12.1849 Londres
Peintre de genre, animalier et portraitiste; dessinateur. Actif à Genève à ses débuts, puis en Angleterre Tätigkeitsbereiche gravure, peinture à l'huile, peinture, dessin Lexikonartikel EN | FR Fils de Philippe Agasse et de Catherine Audeoud, Jacques-Laurent Agasse appartient à une famille aisée de négociants, d’origine huguenote, établie à Genève au début du XVIIe siècle déjà, puis à Aberdeen, en Ecosse. Son grand-père Etienne Agasse est reçu bourgeois de Genève en 1742. Son enfance se déroule entre la ville et le domaine de Crevin, au pied du Salève. Très jeune, il marque son intérêt pour le dessin. La découverte d’un volume illustré de l’Histoire naturelle de Buffon, dont les planches lui inspirent des découpures à la manière de Jean Huber, développe sa passion pour cette science et l’incite à reproduire les formes et les attitudes des animaux. De 1782 à 1786, il fréquente l’école de dessin du Calabri, où il suit les cours de Jacques Cassin et de Georges Vanière. Il se lie d’amitié avec Firmin Massot et Wolfgang-Adam Töpffer.
En 1786, Agasse part pour Paris et poursuit sa formation dans l’atelier de Jacques-Louis David. Parallèlement, il suit au Muséum d’histoire naturelle des cours d’anatomie, de dissection et d’ostéologie. La Révolution française met un terme à son séjour parisien. De retour à Genève, il fait la connaissance d’un jeune Anglais fortuné, George Pitt, futur lord Rivers, passionné par ses élevages de chevaux et de lévriers dans ses résidences de campagne à Stratfield Saye dans le Hampshire et Hare Park près de Newmarket. Celui-ci l’engage à l’accompagner en Angleterre. Mais Agasse est contraint de rentrer à Genève, sa famille ayant été ruinée par la Révolution; il vivra désormais de son art. De 1794 à 1796, les événements politiques genevois l’obligent à quitter Genève et à trouver refuge à Lausanne. En 1795, il termine La forge de Lausanne, exposée à Genève en 1798. De retour à Genève, il est, en 1798, adjoint au Comité de dessin de la Société des Arts et participe, en septembre, à son troisième Salon. Il entreprend des campagnes de paysages avec Massot et Töpffer avec lesquels il crée des œuvres en commun, comme Le marché aux chevaux à Gaillard, Töpffer peignant le paysage, Massot les personnages et Agasse les animaux. Il se lie d’amitié avec le graveur Nicolas Schenker, beau-frère de Firmin Massot, qui gravera six planches d’après ses œuvres. De 1798 à 1799, il séjourne à nouveau à Paris où son oncle Henri-Albert Gosse tente de négocier quelques-unes de ses toiles. En octobre 1800, Agasse, grâce au soutien de lord Rivers, décide de s’établir à Londres comme le peintre de chevaux et de chiens de riches propriétaires. Il réside alors chez ses amis Chalon, d’origine genevoise, dont les fils John James et Alfred Edward sont peintres et membres de la Royal Academy où, dès 1801, il exposera régulièrement jusqu’en 1845. Il participe également à d’autres expositions londoniennes: à la British Institution entre 1807 et 1811, à la Old Society of Painters in Watercolours en 1816 et 1820, à la Society of British Artists à partir de 1824, puis à la Sketching Society en 1831 et 1832. Après avoir reçu de E. H. Delne-Radcliffe, intendant du prince de Galles, en juin 1801, la commande d’une peinture de sa jument Gaylass, il entreprend une série de «portraits» de chevaux célèbres, dont le fameux Cheval arabe gris Wellesley avec son propriétaire et un groom dans une écurie, peint en août 1809, gravé par Charles Turner et publié par Agasse lui-même le 19 août 1810. La collaboration d’Agasse avec Turner remonte à 1802 pour deux planches: La préparation au départ et L’arrivée au but, scènes représentant des étudiants d’Oxford et des gentilshommes à cheval pendant la course de Hunters’ Stakes de Port Meadow, à Oxford, le 4 août 1802. Dès 1803, il fréquente assidûment la ménagerie de Polito à Exeter Exchange dans le Strand, manifestant un attrait pour les animaux sauvages qu’il peindra grandeur nature. Son naturalisme scientifique et l’intérêt qu’il porte aux animaux «curieux» lui assureront en 1821 une commande par le Royal College of Surgeons de peintures illustrant une théorie de croisement de races établie par lord Morton. Grâce au soutien d’Edward Cross, beau-fils de Polito, avec qui il se lie d’amitié, il reçoit, en 1827–28, la commande de peindre pour George IV des animaux de la ménagerie royale: La girafe (1827) et Les gnous à queue blanche (1828). En 1805, Agasse est l’hôte, à Stratfield Saye, de lord Rivers, son plus fidèle «patron». Il y peint quelques-unes de ses plus belles compositions, dont Le haras de lord Rivers à Stratfield Saye (1806–07). Il travaille également à Hare Park et dans les domaines de lord Rivers à Richmore Lodge, près de Shaftesbury dans le Dorset, et à Sudeley Castle dans le Gloucestershire. Il exécute en 1805 le portrait des deux lévriers du lord, Rolla et Portia. Dès 1810 et pendant plus de vingt ans, Agasse logera, à Londres, chez George Booth, dans un quartier habité par de nombreux artistes parmi lesquels le peintre animalier James Ward. Les membres de cette famille, tout particulièrement les enfants, lui serviront de modèles pour de nombreuses scènes de genre comme La matinée de neige (1819), La charrette fleurie (1822), Le contraste (1829), Le lieu de récréation (1830). En 1816, lors d’un séjour qu’il effectue chez le collectionneur anglais Edward Divett, Töpffer rend visite à Agasse et consigne dans des lettres adressées à sa femme les succès et les difficultés de celui-ci affirmant qu’«il [...] n’a d’autre tort que de ne pas être en harmonie avec la corruption du siècle; il lui faudrait plus de souplesse et moins de roideur afin de s’accommoder aux circonstances» (Bystock, 21 juin 1816, lettre déposée à la Bibliothèque publique et universitaire, Genève). En 1818, Agasse peint des vues de la Tamise d’une étonnante sensibilité comme Le débarquement au pont de Westminster et La Tamise vue du pont de Westminster vers Lambeth. A partir des années 1820, il consacre une partie de son activité à l’étude du portrait, choisissant ses modèles dans son entourage immédiat, souvent dans la communauté huguenote venue de Suisse. Dès 1833, il n’expose que très rarement et semble se retirer de la vie artistique. Il exécute pourtant en 1837 une œuvre étrange qui sort de son répertoire habituel: La Fontaine personnifiée, dont il donnera trois autres versions, allégorie rare et curieuse qui peut être comparée à certaines œuvres de Johann Heinrich Füssli ou de William Blake. En 1842, il expose à la Royal Academy après plus de dix ans d’absence. Sa dernière œuvre présentée dans cette institution, en 1845, est L’important secret (1833). Agasse meurt à Londres; il sera enterré à St John’s Wood Chapel. Le 10 juillet 1850, une vente posthume de ses œuvres est organisée chez Christie’s. La production artistique d’Agasse est considérable: plus de 500 œuvres pour la seule période anglaise, répertoriées dans son Catalogue autographe dès novembre 1800, peu après son arrivée à Londres, et jusqu’à sa mort; il convient d’y ajouter les tableaux, études et dessins réalisés antérieurement à Genève et à Paris, malheureusement non documentés. A ses débuts, Agasse est essentiellement un peintre animalier et représente, dans des toiles de petit format, des chevaux, des chiens ou des chèvres se détachant sur un fond neutre. Dans l’atelier de David à Paris, où il ne se laisse cependant pas séduire par la peinture d’histoire, il acquiert un solide métier de dessinateur, une technique au trait précis, l’équilibre et l’unité dans la composition. Entre 1794 et 1799, après un premier séjour en Angleterre où il a pu découvrir les œuvres de George Morland – notamment L’intérieur d’écurie exposé à la Royal Academy en 1791 – et, à travers elles, les traditions de la peinture intimiste hollandaise, il exécute des tableaux composés à la manière des petits maîtres hollandais et plus particulièrement de Philips Wouwerman. Dès son installation en Angleterre en 1800, Agasse découvre un monde pictural nouveau et opère, au contact de l’art de ce pays, non seulement un renouvellement de sa manière et de sa palette, mais aussi une modification profonde de sa vision et de ses sources d’inspiration. Sa vocation de peintre animalier se précise: il saisit le trait juste, le contour décisif, les jeux changeants de la lumière. Le milieu anglais, les peintres de la British Sporting and Animal Painters Society, l’inspirent pour ses toiles de chevaux et de chiens; il abandonne désormais ses études de petites dimensions exécutées avant son départ pour l’Angleterre et utilise de plus grands formats: ses compositions deviennent plus amples, plus spacieuses, bien équilibrées. L’observation de la peinture anglaise lui permet d’acquérir une aisance nouvelle; il maîtrise la lumière et l’espace, éclaircit sa gamme chromatique et développe un jeu subtil de volumes et des plans qui donnent désormais à ses compositions un parfait équilibre. Agasse allie à la perfection du dessin la précision de l’étude anatomique et de l’analyse scientifique. Il rend mieux que quiconque les attitudes, l’élégance et le caractère des animaux qui lui servent de modèles; l’observation scrupuleuse aboutit à de véritables «portraits», spécificité de son style. Animalier, Agasse se révèle également un excellent peintre de genre: ses scènes narratives, teintées de littérature – évocations pittoresques et familières de la vie quotidienne de la première moitié du XIXe siècle –, ne reflètent pourtant en rien la sentimentalité moralisante et la fadeur de la peinture victorienne. Il leur accorde une objectivité totale privilégiant des intérêts avant tout picturaux et non anecdotiques ou mélodramatiques. La représentation de scènes champêtres, l’étude d’animaux sur fond de paysage, la mise en page de nombreuses compositions, Agasse les doit sans nul doute à l’influence de George Stubbs, mais la clarté de son langage, la concision de l’expression, son élégance, témoignent de la parfaite originalité de son style. Il est, sans conteste, l’un des artistes les plus originaux issus de l’école genevoise de peinture; il restera incompris de ses contemporains et ignoré par la critique de son temps qui le considéra comme un petit maître dans la tradition des peintres animaliers. Ses compositions précises, souvent brillantes, viennent témoigner de son rôle prépondérant dans le mouvement du réalisme romantique des premières décennies du XIXe siècle. Œuvres: Genève, Musée d’art et d’histoire; Londres, Tate Gallery; New Haven, Yale Center for British Art; Winterthour, Fondation Oskar Reinhart.
SIKART Lexikon zur Kunst in der Schweiz
Oskar Bätschmann: Renée Loche, 1998, actualisé 2015 ;https://www.sikart.ch/kuenstlerinnen.aspx?id=4000008
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office@kollerauktionen.chJACQUES-LAURENT AGASSE and WOLFGANG ADAM TÖPFFER
CHF 20 000 / 25 000 | (€ 20 620 / 25 770)
Vendu pour CHF 26 400 (frais inclus)
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JACQUES-LAURENT AGASSE
CHF 15 000 / 18 000 | (€ 15 460 / 18 560)
Vendu pour CHF 21 600 (frais inclus)
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JACQUES-LAURENT AGASSE
CHF 15 000 / 20 000 | (€ 15 460 / 20 620)
Vendu pour CHF 18 000 (frais inclus)
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