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SORMANI & CIE ET LA NAISSANCE DE L'HISTOIRE DU MOBILIER



PENDULE «À L'ÉLÉPHANT»
de style Louis XV, Paris vers 1860
Signé P. Sormani sur le socle
Estimation : CHF 12 000 / 15 000
Vente : 21 mars 2024
Cliquez sur l'image pour plus d'informations


La vente des Arts Décoratifs du mois de mars présente une remarquable collection de meubles de la maison parisienne Sormani. Pas moins de 21 lots de la vente sont du luxueux fabricant de meubles, horloges et décorations, actif du milieu du XIXe siècle jusqu'aux années 30. Ces pièces ont été collectionnées avec amour pendant de nombreuses années par un ébéniste parisien à l'œil expert, qui a vécu entouré de ces créations pendant de nombreuses années, d'abord à Paris, puis en Suisse romande.


L'aube de l'histoire du mobilier

Avant le règne de Louis-Philippe (1830–1848), les connaissances sur l'histoire du mobilier étaient pour le moins sommaires. Tout au long du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, la mode régnait et les meubles qui se démodaient étaient mis au rancart pour faire place à la dernière tendance. Il était impensable de meubler une maison élégante avec des pièces d'une période antérieure, tout comme il aurait été impensable de s'habiller dans le style d'une mode précédente.

Lorsque Louis-Philippe monte sur le trône, il envisage de restaurer et de remeubler les châteaux de France qui ont été vidés pendant la révolution. Ce n'est pas seulement par patriotisme ou par amour de l'histoire, mais aussi pour des raisons personnelles.


BIBLIOTHÈQUE EN VITRINE
Napoléon III dans le style Transition, Paris vers 1865
Estampillée P. Sormani – 10 rue Charlot Paris
Estimation : CHF 5 000 / 8 000
Vente : 21 mars 2024
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DEUX GUÉRIDONS SIMILAIRES
De style Transition, Paris vers 1860
L'un estampillé Sormani Paris 134 Boul. Haussmann, l'autre estampillé P. Sormani, 10 rue Charlot Paris sur la serrure
Estimaiton : CHF 3 000 / 5 000
Vente : 21 mars 2024
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GUÉRIDON ET TABLE À ÉCRIRE SIMILAIRE
De style Transition, Paris vers 1865
Le guéridon estampillé P. Sormani – 10 rue Charlot Paris.
Estimation : CHF 10 000 / 16 000
Vente : 21 mars 2024
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En tant que membre de la maison d'Orléans, la branche cadette des Bourbons, et fils de «Philippe Égalité» qui avait voté pour l'exécution de son cousin Louis XVI, Louis-Philippe ressentait le besoin d'asseoir sa légitimité. En restaurant les demeures des derniers ancêtres communs qu'il partage avec les rois Bourbons (Henri IV et Louis XIII), il souhaite rappeler à ses détracteurs le sang royal qui coule encore dans ses veines. L'un de ces projets est la maison natale d'Henri IV, le château de Pau. Comme ce château et d'autres demeures dataient principalement de la Renaissance, il était nécessaire d'identifier à quoi ressemblaient les meubles de la Renaissance et des périodes ultérieures afin de les remeubler correctement – et cette recherche de connaissances et de classification a contribué à la naissance de l'histoire du mobilier.


La reproduction considérée comme une œuvre d’art

Sous le régime de Napoléon III (1848–1870), l'intérêt pour les meubles des siècles précédents a continué à croître et les ébénistes ont pu étudier et imiter les créations des plus grands fabricants de meubles de l'ancien régime, tels que Oeben, Riesener, Weisweiler, Carlin et Boulle. Pendant une grande partie du XXe siècle, ces reproductions de pièces des collections royales et nationales ont été considérées comme des versions inférieures aux originaux. Ce n'est qu'au début du XXIe siècle qu'elles ont commencé à être reconnues pour ce qu'elles sont : des chefs-d'œuvre d'ébénisterie d'une grande finesse, dont la qualité globale surpasse souvent celle de leurs modèles du XVIIIe siècle. Cela s'explique notamment par le fait que les artisans français du XIXe siècle n'étaient pas limités par les restrictions imposées par les guildes, qui interdisaient aux ébénistes de couler et de dorer les bronzes qui ornaient leurs pièces, par exemple. Une fois que les fabricants de meubles eurent le contrôle total de la production et de la qualité des pièces qu'ils créaient, les meilleurs d'entre eux – dont Alfred-Emmanuel Beurdeley, François Linke, Henri Dasson et Paul Sormani – furent en mesure de créer des chefs-d'œuvre de mobilier qui approchaient la perfection tant dans leur exécution que dans leur style.



BUREAU PLAT «AUX MASCARONS»
De style Régence, Paris vers 1855
Signé sur la serrure : P. Sormani – 10 Rue Charlot Paris
Estimation : CHF 8 000 / 12 000
Vente : 21 mars 2024
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KOMMODE «À TÊTE DE BÉLIER»
De style Transition, Paris vers 1860
Estampillé sur le bronze du montant P. Sormani Paris
Estimation : CHF 4 000 / 7 000
Vente : 21 mars 2024
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COMMODE «À LA GRECQUE»
De style Transition, Paris vers 1870
Signé sur une plaquette Paul Sormani – 10 rue Charlot Paris
Estimation : CHF 10 000 / 15 000
Vente : 21 mars 2024
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Paul Sormani (1817–1866 ou 1877) commence sa carrière en Lombardie comme tabletier, un artisan spécialisé dans la création de boîtes marquetées et garnies de cuir, de tables à écrire et d'autres petits objets de luxe. Il s'installe à Paris et fonde en 1847 l'entreprise qui portera son nom pendant 90 ans. Il compte l'impératrice Eugénie parmi ses clients et remporte de nombreuses médailles aux expositions internationales de Paris et de Londres. Après sa mort, l'entreprise a continué à jouir d'une excellente réputation et a été reprise par sa veuve et son fils, Paul-Charles, et a continué à fonctionner jusqu'en 1935.



Les œuvres de Sormani se caractérisent par un sens très élégant des proportions et du style, ainsi que par un soin extrême dans l'exécution des détails, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Il est possible que les origines de Sormani en tant que tabletier, créant des produits de luxe de haute qualité pour une clientèle sélectionnée, l'aient incité, lui et ses successeurs, à accorder une attention particulière à tous les aspects des objets créés, de la construction polie du corps et des tiroirs à la gravure et à la dorure expertes des montures en bronze. Les pièces de Sormani présentées dans cette vente aux enchères sont d'excellents exemples du souci de perfection qui a caractérisé la production de l'entreprise tout au long de son existence.


Vous pouvez consulter tous les catalogues de nos ventes de mars ici :

Catalogues


PAIRE DE COMMODES «A FLEURS»
De style Louis XV, Paris vers 1860
Les deux estampillées Sormani Paris, l'une aussi avec une plaque inscrite Paul Sormani – 10 rue Charlot Paris
Estimation : CHF 10 000 / 15 000
Vente : 21 mars 2024
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