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JOSEPH WERNER (1637 Berne 1710)
Apollon et la Sybille de Cumes
Huil sur cuivre. 18,5 × 13,4 cm
Estimation : CHF 30 000 / 50 000
Vente : 23 septembre 2023
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Ce charmant tableau de petit format présente une scène qui n'est pas souvent représentée dans l'art : Apollon et la Sibylle de Cumes. Les sibylles étaient des femmes ayant le don particulier de prédire l'avenir et étaient associées à différents temples dans le monde antique. Le temple de la Sybille de Cumes était celui d'Apollon, près de Naples. Ovide raconte dans ses "Métamorphoses" comment le dieu lui-même est venu la voir et a convoité sa virginité pour, en retour, exaucer un vœu.


"Je montrai du doigt un tas de poussière qui s'était accumulé là et répondis sottement : 'Il faut me donner autant d'anniversaires qu'il y a de grains de sable'. Car j'oubliais de leur souhaiter des jours de jeunesse inaltérable. Il me donna une longue vie et m'offrit en outre la jeunesse si j'acceptais son souhait. J'ai refusé...". Apollon exauça le vœu de la sibylle de vivre mille ans, mais en vieillissant, son corps se rétrécit et devint si petit qu'il fallut la placer dans une ampoule de verre. Finalement, son enveloppe corporelle disparut complètement, seule sa voix subsista.


Michel-Ange. La Sybille de Cumes, 1508–1512
© La Chapelle Sixtine, Musées du Vatican


Domenicho Zampieri (le Dominiquin)
La Sybille de Cumes, 1622
© Musées du Capitole, Rome


La sibylle de Cumes est également connue pour avoir conduit Énée aux Enfers à travers une grotte afin de parler à son père mort, Anchise, comme il est dit dans l'Énéide de Virgile. La région à l'ouest de Naples est parfois connue sous le nom de "Campi Flegrei" ou "champs de feu" en raison de son activité volcanique, et les nombreuses grottes qui s'y trouvent ont parfois été considérées comme les portes de l'enfer. Elle est surtout connue pour être apparue au dernier roi de Rome, Lucius Tarquinius Superbus, sous la forme d'une vieille femme lui proposant de lui vendre neuf livres qui, selon elle, contenaient toutes les prophéties sibyllines. Le roi refusa, ne la croyant pas et estimant que le prix qu'elle demandait était exagéré. La sibylle brûla alors trois des livres sous les yeux du roi et demanda le même prix pour les six livres restants. Il refusa à nouveau et elle brûla trois autres livres. Le roi se demanda alors s'il n'avait pas agi trop hâtivement et consulta ses conseillers, qui lui dirent que ce que la sibylle proposait était en fait inestimable et qu'il ferait bien d'obtenir les livres restants à tout prix. Après que le roi eut payé ce que la sibylle demandait, elle disparut. Les trois livres et leurs prophéties ont été conservés pendant plus de quatre cents ans dans le temple de Jupiter, sur la colline du Capitole à Rome, et consultés en cas de besoin, jusqu'à ce qu'ils soient détruits par un incendie dans les années 80 avant JC.


Le présent tableau fait partie d'une série d'œuvres illustrant des scènes des "Métamorphoses", peintes par Joseph Werner lors de son séjour à Rome dans les années 1660. La sibylle de Cumes devait être connue du public de Werner, car elle a été le sujet de nombreux tableaux d'artistes de la Renaissance, dont Michel-Ange, Raphaël, le Guerchin et le Dominiquin. La raison en est que Virgile, dans son "Eclogue 4", a attribué à la sibylle une prophétie concernant un enfant qui devait naître pour devenir divin et gouverner le monde. Plus tard, l'empereur Constantin, Saint Augustin et d'autres ont interprété cela comme une prophétie concernant Jésus-Christ. Il est intéressant de noter que Werner a choisi un événement moins connu de la légende de la Sibylle, mais qui allait changer son destin lorsqu'elle tendit, pleine d'espoir, une poignée de sable à la divinité implacable.



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Le Guerchin
La Sibylle de Cume avec un putto, 1651
© National Gallery, Londres


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