HUBERT, JEAN DANIEL
Tier- und Landschaftsmaler.
Issu d’une famille patricienne, fils cadet de l’artiste Jean Huber, Jean-Daniel se forme d’abord auprès de son père. Voué très tôt à la peinture pastorale, il peut profiter de quelques leçons du chevalier Nicolas-Henri-Joseph de Fassin, peintre flamand ayant ouvert une école de dessin à Genève vers 1770. En 1773, accompagné de John Trevor, futur délégué britannique à Turin, Huber se rend à Rome pour parfaire ses études. Il y exécute des paysages aquarellés de sites antiques comme Les ruines du Colisée à Rome (vers 1774). Il commet l’audace de séduire Isabelle Ludovisi, fille cloîtrée d’une famille princière. Emprisonné, il est contraint de se convertir au catholicisme et d’épouser la novice, qui réintègre ensuite le couvent.
Expulsé d’Italie, Huber est de retour à Genève en 1777. En 1780, son père tente de lancer sa carrière en envoyant plusieurs de ses tableaux au marchand parisien Jean-Baptiste Lebrun et en demandant au patricien et connaisseur genevois François Tronchin de les montrer au paysagiste Joseph Vernet. En 1783, l’artiste expose au Salon des étrangers à Paris. Vers cette époque, il peint des scènes dans le pays de Vaud (le lac de Bret, le château des Baillis à Lausanne, le château de Chillon), dont plusieurs sont acquises par le collectionneur anglais William Beckford. En 1786, il exécute une suite d’eaux-fortes intitulée Études d’animaux. En 1788, son Entrée dans la vallée de Chamonix est gravée par Gabriel Lory père. Vers 1790, il est attiré par les Alpes bernoises, où il peint des paysages et des sujets rustiques.
Après la conquête de l’Italie par Napoléon, Huber retrouve sa femme à Rome en 1797. Il a alors un enfant, Jean-Marie-Salvator (dit John, futur ami de Lamartine). Le couple reste en Italie et y mène des affaires avec l’imprimeur bernois Emmanuel de Haller. En 1809, il s’installe à Vandœuvres, près de Genève. Vers 1815, atteint de cécité, l’artiste interrompt son activité.
La première manière de Jean-Daniel Huber, de 1778 à 1786 environ, se développe sous le signe de son père. Un des tableaux emblématiques de cette époque, Repos d’animaux dans un pâturage de la campagne genevoise (vers 1782), évoque le paysage vallonné derrière Cologny, campagne familiale des Huber. Dans une lettre datée de 1782, Jean Huber semble se référer à cette Arcadie picturale quand il décrit une toile «qui ferait peur à Potter lui-même». Le jeune artiste y oppose la précision linéaire du dessin des animaux au premier plan à un coloris brillant dans le ciel et dans la crête de montagnes brumeuses à l’arrière-plan. Sa seconde manière, celle du «peintre de l’Oberland», jusqu’en 1794 environ, est moins fine. Dans Le marché conclu (1793), le dessin est plus faible, l’ensemble mollement pittoresque.
Parfois malaisées à attribuer, les œuvres des deux Huber se distinguent grâce à la tendance du père à figurer des bêtes «nobles»: faucons, chiens, chevaux; Jean-Daniel préférait représenter moutons, chèvres, vaches et ânes. Précurseur des paysagistes helvétiques romantiques, Jean-Daniel Huber prend place avec ses contemporains Jacques-Laurent Agasse, Jean-Pierre Saint-Ours et Pierre-Louis De la Rive dans la première «promotion» de l’École genevoise.
SIKART Lexikon zur Kunst in der Schweiz
Garry Apgar, 1998, actualisé par la rédaction, 2020 https://recherche.sik-isea.ch/sik:person-4023461/in/sikart
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JEAN DANIEL HUBERT
CHF 25 000 / 35 000 | (€ 25 770 / 36 080)
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