DE LA RIVE, PIERRE-LOUIS
* 21.10.1753 GENÈVE, † 7.10.1817 PRESINGE
Landschafts- und Tiermaler.
Fils de pasteur issu d’une ancienne et célèbre famille genevoise de magistrats et de savants, Pierre-Louis De la Rive fréquente dès l’âge de treize ans le Collège, où il se passionne pour le cours de philosophie naturelle d’Horace-Bénédict de Saussure. Il renonce à ses études de droit pour s’initier, en 1769–1770, sous la direction du paysagiste liégeois Nicolas-Henri de Fassin, à la copie des tableaux hollandais et flamands des galeries de François Tronchin et de Jean de Sellon, et, dès 1774, entreprend avec son camarade Louis Ducros de fréquentes «courses de paysage» pour dessiner d’après nature en Savoie et en pays de Vaud. De 1776 à 1779, il étudie à Mannheim, puis à l’Académie de Dresde, où Giovanni Battista Casanova lui fait découvrir les peintres italiens et Claude Lorrain, et l’incite à composer ses premiers paysages. A Dresde, il épouse en 1779 Théodora-Charlotte Godefroy.
De 1780 à 1784, De la Rive peint autour de Genève, puis visite la Hollande, Düsseldorf et Cassel. Un séjour jusqu’en 1786 à Rome et ses environs, Naples et Paestum lui révèle l’antiquité classique; il dessine dans les musées et en plein air avec Ducros, Jean-Pierre Saint-Ours et le sculpteur Antonio Canova. Sa véritable carrière commence en 1786 à Dresde, puis s’affirme dans les années 1790 à Genève, parfois en collaboration avec Adam Töpffer, Jacques-Laurent Agasse, Charles-Joseph Auriol et Louis-Auguste Brun.
En 1789 et 1792, il expose aux premiers Salons de la Société des Arts de Genève, institution dont il est un membre actif du comité de dessin. Membre du Conseil patricien des Deux Cents dès 1788, ruiné et chassé par la Révolution en 1794, De la Rive émigre à Berne jusqu’en 1797, voyage dans l’Oberland bernois et en Suisse centrale. Installé, à son retour, dans la campagne familiale de Presinge, il dessine et peint plusieurs vues des Alpes et organise ses premières expositions personnelles.
Il séjourne à Paris dans le cercle des peintres davidiens et se présente aux Salons de 1799, 1800, 1801. Jusqu’à sa mort, il place ses œuvres dans les grandes collections particulières de Genève – Tronchin, Sellon et Eynard –, et gagne une large clientèle internationale: Madame de Staël, le prince Galitzin à Saint-Pétersbourg, l’impératrice Joséphine qui lui commande en 1810 et 1812 une série de tableaux et de lavis.
Après une longue période d’apprentissage fondée sur la copie et le pastiche de paysages hollandisants dans le goût de Philips Wouwerman et Nicolaes Berchem, puis sur l’étude de la statuaire antique à Mannheim et à Rome et le dessin méthodique d’après nature (études d’arbres et d’animaux) autour de Genève et dans la campagne romaine, De la Rive élabore, dès la seconde moitié des années 1780, dans la mouvance du néoclassicisme, ses premiers «paysages composés», synthèse originale de l’influence de Claude Lorrain, de sites idéalisés et de motifs réalistes. Si ses tableaux «italiques» (1786–89) d’une composition large et fortement structurée s’inscrivent dans la grande tradition classisante et historique des paysagistes de l’Académie de France (Nicolas-Antoine Taunay, Nicolas-Didier Boguet) et de Jacob Philipp Hackert, il privilégie dès 1790 les sites lémaniques, plus souples et bucoliques, encore baignés d’une luminosité italianisante.
Peu après 1800, les «sites idéaux» sont progressivement délaissés au profit des paysages alpestres du Mont-Blanc et du Valais, conjuguant dans leur iconographie souci topographique et sensibilité préromantique, précurseurs des grands maîtres de l’école genevoise du XIXe siècle, Töpffer père et fils, François Diday et Alexandre Calame. «Inventeur» du paysage alpestre, il peint la première représentation autonome du Mont-Blanc en 1802. A côté de l’œuvre peint, De la Rive s’essaie à la gravure à l’eau-forte, réalisant un cahier d’animaux en 1800, et développe avec une virtuosité inégalée la technique du lavis de sépia: sur l’exemple de Saint-Ours, il produit de grands et élégants «tableaux dessinés», variations d’après ses propres huiles ou compositions originales destinées à une clientèle férue d’esprit encyclopédique.
SIKART Lexikon zur Kunst in der Schweiz
Patrick-André Guerretta, 1998, actualisé 2016 https://www.sikart.ch/kuenstlerinnen.aspx?id=4030528
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