CHAMBON, ÉMILE
* 10.1.1905 GENÈVE, † 28.10.1993 COLLONGE-BELLERIVE
Issu d’une famille ouverte à la peinture (son père la pratique en amateur), passé par le collège Calvin puis, entre 1919 et 1921, par l’École des beaux-arts de Genève, Émile Chambon est un artiste précoce: il remporte en 1926 le prestigieux prix Diday avec La déesse Athéna et les muses président à la Société des Arts et, en 1930, sa première bourse fédérale (distinction réitérée en 1935 et 1938). Dans le même temps, il parfait sa formation dans l’atelier de Jean-Louis Gampert, de même qu’il expose avec les membres du groupe Le Disque, sous l’enseigne du «rappel à l’ordre» et de ses ambivalences, qui marqueront toute sa trajectoire ultérieure. Dès 1927, des voyages d’étude à Paris, puis dans les grands musées européens, confortent sa passion pour la tradition classique. Mais sa carrière tout comme son œuvre restent liés à Genève et au milieu local, notamment littéraire. Il participe ainsi aux activités de la revue Présence (1932-1936) et à de nombreuses expositions régionales, avant de présenter régulièrement son travail à titre individuel dès 1937.
En 1943, une grande composition allégorique pour les Services industriels de Genève lui vaut un second prix Diday, prélude à d’autres commandes monumentales publiques, notamment en 1951 pour le Collège moderne et en 1955 pour le palais de Justice. Suivront une première rétrospective au musée Rath en 1956, une diffusion accrue en Suisse alémanique, notamment à Berne en 1959, puis à l’étranger, et enfin le prix de la Ville de Genève en 1975.
Collectionneur impénitent d’œuvres d’art classique et primitif (quelque cinq cents pièces léguées au Musée d’ethnographie de Genève), le peintre a fait don d’un important ensemble de ses œuvres au Musée de Carouge. Il est l’un des peintres genevois les mieux représentés dans les collections suisses.
Soixante années durant, la profonde cohérence qui structure l’œuvre de Chambon suffit à situer celui-ci en marge des courants picturaux dominants. Ses sources n’en sont pas moins explicites et leur interprétation datée: tradition classique, réalismes de Gustave Courbet et de Félix Vallotton, mais aussi néo-primitivisme et licences représentatives issues du cubisme.
Une lente évolution se manifestera de manière différenciée selon les genres et les thèmes, des valeurs strictement picturales, cultivées dans le paysage et la nature morte, à l’arbitraire narratif des compositions à figures, volontiers monumentales, auxquelles Chambon doit sa notoriété. Il s’agit d’abord de portraits cocasses et de scènes de genre aux accents populistes et équivoques (La sieste des bonnes, 1936), sans exclure le sujet politique, réputé tabou en Suisse romande (Prise du drapeau du Front national, 1935). Après la guerre, c’est une tension croissante qui va s’installer entre la contingence des situations figurées, à fréquente connotation érotique, et l’intemporalité théâtrale de la représentation. Sous couvert pseudo-mythologique ou trivialement quotidien, l’artiste met surtout en scène la femme dans tous ses états, avec une prédilection pour l’adolescence ambiguë.
La parenté souvent invoquée avec Balthus est ici évidente, malgré la divergence des moyens picturaux: Chambon privilégie une définition linéaire ou fortement contrastée des formes et des volumes, ainsi que des jeux de perspective parfois littéralement référés à la peinture métaphysique (Les petites géomètres, 1957). La distance ironique s’en trouve renforcée jusque dans les scènes les plus oniriques et signale la singularité de sa poétique, notamment vis-à-vis du surréalisme auquel certains ont voulu l’associer.
SIKART Lexikon zur Kunst in der Schweiz
Antoine Baudin, 2004, actualisé par la rédaction, 2020; https://recherche.sik-isea.ch/sik:person-4000414/in/sikart
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ÉMILE CHAMBON
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ÉMILE CHAMBON
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ÉMILE CHAMBON
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ÉMILE CHAMBON
CHF 800 / 1 200 | (€ 820 / 1 240)
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