BOCION, FRANCOIS
* 30.3.1828 LAUSANNE, † 12.12.1890 LAUSANNE
Landschaftsmaler.François Bocion est issu d’une famille d’artisans et de négociants aisés marqués par l’esprit d’entreprise caractéristique des classes montantes au XIXe siècle. Son père, Henri-Louis, maître menuisier, mort prématurément, est à la tête d’une affaire en plein essor; son oncle maternel, François-Louis-Vincent Matthey-Doret, dirige une marbrerie et fabrique de gypse à Corsier; son grand-père, David-Baltazar Matthey-Doret sculpteur marbrier, construit en 1813–14 le temple ionique d’Hauteville et possède en 1838 une fabrique de gypse à Territet. C’est là qu’il recueille son petit-fils orphelin et qu’il l’initie, dit l’auteur Konrad Furrer, aux plaisirs du lac. L’enfant reçoit ses premières leçons de dessin à Vevey de Christian Gottlieb Steinlen, puis à Lausanne de François Bonnet.
A Paris dès octobre 1845, Bocion fréquente l’atelier de Louis-Aimé Grosclaude, puis de Charles Gleyre. C’est probablement au cours de ce séjour – entrecoupé ou non de retours momentanés dans sa ville natale, mais attesté par le Portrait du Professeur Mouton (1847) – que le jeune peintre noue avec Gustave Courbet, Léon Berthoud, Albert de Meuron, Emile David et Alfred Dumont des relations qui seront confirmées plus tard. En 1878, par exemple, Bocion est mandaté par le juge de paix pour l’établissement du premier inventaire de l’atelier de Courbet à La Tour-de-Peilz; par ailleurs, en 1871, Gleyre lui dédicace un Portrait à la mine de plomb.
La première mention d’une œuvre de Bocion dans une exposition, Die Wasserfahrt, apparaît dans le catalogue de la Schweizerische Kunstausstellung à Berne en 1848. Le thème du lac, central dans son œuvre à venir, est déjà présent. A partir de cette date, le peintre vaudois exposera très régulièrement aux Turnus de la Société suisse des beaux-arts. C’est cependant dans le domaine de la peinture d’histoire que Bocion va faire officiellement ses premières armes: en janvier 1853, alors qu’il est pour quelques mois à Rome, il reçoit de l’Etat de Vaud une commande, La dispute religieuse de Lausanne (1857).
Parallèlement à l’enseignement du dessin qu’il donne à l’Ecole moyenne et industrielle de Lausanne où il a été nommé en 1849 – poste qu’il ne quittera que l’année de sa mort – le peintre manifeste une très grande activité: participation régulière aux expositions des diverses sociétés d’artistes à Genève, Neuchâtel, Lyon, Dijon; envois à d’importantes expositions à l’étranger: Salons, Expositions universelles à Paris, Vienne, Anvers, Londres; membre du comité de la Société vaudoise des beaux-arts et signataire de ses statuts (1868); membre fondateur de la Société des aquarellistes suisses (1884); membre du jury de l’Exposition municipale des beaux-arts à Genève et membre de la Commission fédérale des beaux-arts (1889). Quelques brefs séjours à Paris en 1855 et 1859, Rome en 1878, Venise en 1874 et 1881, San Remo en 1877, 1882 et 1883, des séjours d’été sur la rive française du Léman à partir de 1876 ainsi que quatre expositions personnelles (en 1878, 1881, 1887 à Lausanne, en 1884 à Genève) jalonnent une carrière féconde mais peu mouvementée. Bien intégré dans les milieux artistiques romands, père de famille, Bocion fréquente l’intelligentsia et la bourgeoisie locales: Eugène Rambert, François-Alphonse Forel, les Secrétan, les Mercier et les Ormond comptent parmi ses familiers. A sa mort, il sera salué unanimement comme un artiste ayant marqué l’histoire des arts en Suisse.
L’œuvre de Bocion appartient à ce mouvement européen de renouvellement de la vision picturale engendré par la volonté de rendre compte avec fidélité du réel et marqué par la prééminence donnée à la pratique du plein air. En contact, direct ou non, avec Courbet, Barthélemy Menn, Auguste Ravier, Antonio Fontanesi, Auguste-Henri Berthoud, Maximilien et Albert de Meuron, tous paysagistes et admirateurs de Corot, le peintre vaudois travaille tantôt en plein air, tantôt en atelier. Si sa production est jalonnée d’œuvres de grand format longuement élaborées en atelier, avec un souci manifeste du fini (Le remorqueur, 1867; Grande barque à Ouchy, 1890), qui relèvent de la production officielle puisque destinées à des expositions importantes, parallèlement, et sans se soucier du goût académique, le peintre traite les mêmes sujets dans des pochades ou des études (Pêcheurs à Tourronde, 1876?, Musée Jenisch, Vevey). Cette pratique du plein air, qui a sa préférence, prendra toujours plus d’importance et sera décisive dans son évolution. En effet, devant le motif, la nécessité de transcrire rapidement, sur le vif, et directement à l’huile, une scène, des éléments de paysage, la vue d’un site, un «effet», révolutionne sa manière de peindre: notations brèves par juxtaposition de taches de couleur aux tonalités subtiles, petites touches légèrement empâtées, variations très fines de couleur et de valeur vont caractériser sa facture. Dans les œuvres de la maturité comme Le raccommodage des filets (1877), le peintre, fort des expériences visuelle et gestuelle acquises face au motif, réalise un équilibre heureux entre l’élaboration formelle poussée et la fraîcheur première de ses impressions.
Si Bocion est célèbre aujourd’hui par sa peinture de plein air, le public du XIXe siècle, pour la découvrir, a dû attendre jusqu’en 1878 l’exposition lausannoise présentée à l’Ecole moyenne et industrielle. Il s’est montré réticent bien que la presse ait salué l’innovation: à côté d’une trentaine de tableaux, dont ceux destinés à l’Exposition universelle de Paris, trois ou quatre cents études «de toute sa vie» y figuraient, que seuls jusqu’alors les amis de l’artiste avaient pu contempler. La critique de la Gazette de Lausanne du 2 janvier 1878 définit cette production en ces termes pertinents: «Etudes rapides à l’huile, sur papier ou sur toile, dans lesquelles le paysagiste, et surtout celui qui se consacre aux effets de lumière que produit le voisinage des grandes eaux, doit fixer en une séance un accident, un aspect de nature presque insaisissable.» Cette prise en considération d’une pratique jusque-là ignorée, voire méprisée, ne remet cependant pas en question la position hiérarchique plus élevée des compositions d’atelier.
Centrée sur Venise et la lagune, le golfe de Gênes et surtout le Léman, l’œuvre de Bocion offre diverses approches du paysage. D’abord cadre de scènes anecdotiques à connotation réaliste (pêche, transport, lessive) ou idyllique (fête, navigation de plaisance, promenade au bord de l’eau), l’élément aquatique cesse d’être décor pour devenir en compagnie du ciel, et souvent des montagnes, le sujet principal du tableau. Le bateau est constamment présent, tant comme élément de structuration de l’espace pictural que comme document sur un moment de l’histoire locale. Le passage de l’anecdotique au paysage proprement dit s’est effectué de manière progressive mais non continue: c’est une tendance, tout comme l’intérêt bienveillant que le peintre ne cesse de porter aux faits de la vie quotidienne, cette forme du réalisme qui se manifeste par le souci de restituer le motif dans sa vérité mais en privilégiant certains aspects du réel, dressant l’inventaire ensoleillé des richesses traditionnelles du lac.
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