GIRARDET, EDOUARD
* 30.7.1819 Neuchâtel, † 5.3.1880 Versailles
Vitazeile Peintre, graveur et lithographe. Membre de la famille d'artistes Girardet. Deuxième fils de Charles-Samuel et frère de Karl et Paul Girardet Tätigkeitsbereiche peinture, gravure, lithographie, illustration Lexikonartikel Fils cadet de Charles-Samuel Girardet, pieux et laborieux graveur neuchâtelois vivant à Paris, Édouard Girardet obtient des distinctions dès son entrée à l’École royale de sculpture d’ornement en 1831, puis à l’École des beaux-arts. De 1836 à 1845, il exécute les dessins pour l’ouvrage Galeries historiques de Versailles, édité par Charles Gavard. Il apprend en même temps la peinture avec son frère Karl Girardet et expose au Salon des sujets suisses, qui sont bien reçus, comme La chèvre blessée (1840). En 1842, il séjourne en Égypte avec son frère Karl pour satisfaire une commande de l’État français, La reprise du château de Jaffa (1844). A son retour, il s’établit à Brienz, où il épouse Susanna Abplanalp en 1845.
Dix ans plus tard, pour subvenir aux besoins d’une famille nombreuse, il commence à graver des tableaux pour le marchand et éditeur Adolphe Goupil. Il se réinstalle à Paris en 1857 pour se consacrer entièrement à la gravure. Il parvient alors à toucher un large public en reproduisant des œuvres célèbres comme Les Girondins de Paul Delaroche. Il reçoit en 1866 la Légion d’honneur pour son burin Molière à la table de Louis XIV, d’après Jean-Léon Gérôme. Un nouveau séjour à Brienz pendant la guerre franco-allemande de 1870 sera sans incidence sur les œuvres de sa dernière période, où il reprend sa palette. Il est désormais attiré par la Bretagne, l’Italie et l’Afrique du Nord, d’où il rapporte des études de paysages colorées. Fatigué par la gravure, tourmenté par l’arthrose, marqué, enfin, par son divorce, il meurt prématurément. Comme tous les membres de la famille Girardet, Édouard, alternativement, crée des œuvres personnelles et livre aux éditeurs des travaux de reproduction, dessinés ou gravés. Durant les quinze années de son séjour à Brienz, loin du marché de l’art parisien auprès duquel son frère Karl lui sert d’intermédiaire, il donne la pleine mesure de son talent dans de pittoresques tableaux de genre. Son œuvre la plus célèbre, Bénédiction paternelle (1842), peinte sous l’influence de son père, est empreinte de recueillement et de piété; elle représente une famille endimanchée au chevet de l’aïeul mourant. Ses thèmes favoris s’adressent surtout à un public émotif et patriote: signalons, par exemple, La Rencontre imprévue (1844), qui figure le face-à-face d’une famille paysanne avec un ours, animal disparu à l’époque. Sa finesse psychologique éclate dans L’Aumône (1848), où il était fier d’avoir su traduire, dans la physionomie du personnage principal, l’embarras des sentiments: un courroux y supplante la gentillesse attendue. Ses meilleures compositions échappent aux schémas pyramidaux, dérivés de Léopold Robert, pour saisir sur le vif les habitants de Brienz, les enfants surtout. Pourtant, ses toiles sont souvent ternes et en mauvais état de conservation, car il employait de minuscules pinceaux au lieu de traiter par couches l’ensemble de la surface peinte. Sa lenteur d’exécution l’a d’ailleurs poussé vers la gravure, plus lucrative et plus conforme à sa manière de procéder; c’est du reste la gravure qui a apporté à ses meilleures toiles leur notoriété, comme pour La Partie de traîneaux, peinte vers 1850 et aujourd’hui disparue. Sa reprise en aquatinte obtint un vif succès au Salon de 1861 à Paris, remportant une médaille. Noyau des premières expositions d’art à Neuchâtel, morceaux de choix des expositions nationales Turnus, les œuvres d’Édouard Girardet ont joui à l’époque d’une grande faveur auprès du public suisse et des lecteurs de la presse illustrée. Elles ont contribué, longtemps avant celles d’Albert Anker, à populariser l’image d’une Suisse rustique. Œuvres: Berne, Kunstmuseum; Neuchâtel, Musée d’art et d’histoire; Versailles, Musée du château de Versailles et de Trianon.
SIKART Lexikon zur Kunst in der Schweiz
Sylvain Bauhofer, 1998, actualisé 2020 https://www.sikart.ch/kuenstlerinnen.aspx?id=4022904
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